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... NOURRIR LES POISSONS EN AQUARIUM ... (suite)

L'idéal en aquarium est donc de coller au comportement naturel de nos animaux. Ceci nous renvoie encore à ce précepte essentiel :

"ne pas mélanger des poissons qui ne viennent du même biotope" que l'on peut compléter par "ou qui ne se nourrissent différemment, si l'on peut pas s'adapter à la variété de leurs besoins".

Hélas, tout ceci nous pose plein de problèmes : il n'est guère commode d'être toute la journée à proximité de nos bacs pour assurer la continuité de l'alimentation, de calculer la quantité de nourriture à chaque distribution en équilibrant les parts entre les espèces, de disposer d'une large palette d'aliments pour éviter les carences,...

Pour la fréquence, un moyen terme semble satisfaisant pour les hôtes de nos bacs : une fois par jour pour les prédateurs vrais, deux ou trois fois par jour pour les autres. Dans tous les cas, la dose quotidienne est à anticiper. Certains aquariophiles, pour éviter la suralimentation, font jeûner leurs poissons une fois par semaine en utilisant un argument trop juste : "Personne n'a jamais vu un poisson mourir de faim en aquarium". Pourtant, je ne le conseille pas : si les animaux doivent jeûner pour garder la ligne, c'est qu'ils ont eu trop à manger les jours précédents, diminuons donc les parts. Pourtant, si vous vous absentez une semaine ou deux, un jeun forcé à peu de chance d'avoir de néfastes conséquences sur des animaux en bonne santé. A votre retour, par contre, prudence : de petites doses de nourriture équilibrée sont souhaitables, pour cela les paillettes sont idéales.

Pour l'heure de distribution, un repas le matin est souhaitable, les éventuels suivants étant étalés dans la journée. Certaines espèces, comme beaucoup de poissons dits de fond, sont "noctambules" : une distribution après l'extinction de l'éclairage peut s'avérer nécessaire.

Pour la dose, il ne faut pas faire confiance aux poissons. Toujours demandeurs, ils mangent tout ce qui leur est offert jusqu'au gavage. Une règle est couramment proposée : "tout doit disparaître en 2-3 minutes et il ne jamais y avoir de reliquats". Comme toutes les règles, celle-ci n'a jamais prétendu être absolue : il faut tenir compte des particularités de chaque espèce et du type de nourriture. Si vous offrez des moules hachées à vos Characidés ou Alestidés en une minute tout doit être consommé, car c'est un aliment gras et riche, point trop n'en faut ; s'il s'agit de daphnies séchées, donnez en plus, soyez plus patient, il n'y a pas grand chose de nourrissant la dedans... Les Anabantidés eux seront plus lents que des Characidés/Alestidés de taille similaire, c'est bien pour cela qu'ils vaut mieux éviter de telles cohabitations.

Les reliquats ne sont pas forcément à proscrire puisqu'il faudra, par exemple, bien 10 minutes à vos Corydoras pour être repus, évidemment aucune accumulation ne doit être constatée.

Les carences alimentaires se produisent dans deux cas dont nous ne pouvons qu'être responsables : une nourriture trop pauvre et/ou insuffisamment variée. Une anecdote : un amateur, croyant bien faire, était désolé de voir le dos de ces poissons s'infléchir trop vite : ils n'étaient nourris qu'avec des Artémias adultes qu'il élevait lui-même. Le problème à été réglé avec une dose journalière de paillettes... Une alimentation insuffisamment riche et trop monotone était certainement la double cause du problème. Une fois encore les paillettes sont une arme efficace à condition de ne pas être la seule nourriture proposée. Il est une carence qui n'est pas directement alimentaire, il s'agit de la cellulose. Elle est nécessaire à certains poissons, en particulier les Loricariidés qui l'utilisent pour faciliter leur digestion : une souche dans le décor résout le problème.

La composition de la nourriture n'est pas seule importante, sa nature physique est également à prendre en considération. Il est, par exemple, rare de voir un Hypostomus manger en pleine eau ; il attendra que la nourriture soit au sol avant de commencer sa quête : non seulement cela prend plus de 3 minutes, mais il faudra qu'elle aille à sa rencontre : sur le sol. La flottaison est donc un critère pour le choix d'un aliment. Les Loricariidés préféreront une nourriture qui coule, les Characidés une nourriture de pleine eau. Même les Cichlidés, qui iront toujours chercher la nourriture ou elle est, ont des préférences : beaucoup d'Aulonocara et les Géophagus l'aimeront plutôt servie au fond. Précisons une chose sur la flottaison : il y à un piége. Les nourritures sèches, en particulier les granules, augmentent jusqu'a 30% de volume en absorbant de l'eau, c'est là qu'est le piège. J'ai du euthanasier toute une reproduction de D. Compressiceps pour cette raison : ayant eu la main trop lourde, ils s'étaient gavés de granulés encore secs. Les granulés ont gonflé dans leurs estomacs/intestins détruisant vraisemblablement leur vessie natatoire. Le lendemain, tous étaient collés au fond du bac, seuls deux des plus petits en ont réchappé, devinez pourquoi...

Pour finir, quelques remarques..   Valid HTML 4.0!