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Un décor est fait de deux parties, l'habillage des parois verticales, (pas toutes, bien sur ! :), l'habillage du fond du bac ; ce dernier étant composé du sol, pierre, souche et plantes. Evitez les gadgets du genre "nains de jardins", supporteriez-vous de vivre votre quotidien dans un environnement psychédélique? Votre décor doit paraître naturel et mieux encore essayer copier d'un biotope naturel.
La conception doit n'obéir qu'à deux impératifs. Le premier est essentiel, c'est le bien-être des locataires du bac, le second est l'esthétique. Il est rare que ces deux choses soient incompatibles. Pour répondre au premier besoin, la connaissance de l'environnement naturel de vos poissons devrait être maximale, cela vous éviterait bien des déconvenues. Un bac de Cichlidés d'un des grands lacs de l'Est africain est complètement différent d'un bac de type pourra pas contenir beaucoup de plantes, il contiendra donc essentiellement des pierres fournissant de nombreuses cachettes pour ces animaux souvent territoriaux. Le second lui contiendra plus de plantes et de nombreuses souches. Le second dépend de votre talent artistique, mais heureusement on a le droit de copier.
L'habillage des parois verticales n'est pas qu'esthétique : En fait, il est souvent souhaitable qu'une au moins des parois soit occultée, cela offre une zone de repli sécurisante aux poissons. Si cette paroi est en verre, une manière simple de la décorer est de plaquer à l'extérieur de la vitre des plaques de liège ou encore un poster. Le commerce aquariophile offre une grande variété de tels posters, mais là encore soyez judicieux : ne plaquer pas une belle image de récif corallien à l'arrière de votre bac à Symphysodons. Une remarque, si vous avez la possibilité de poser ce décor à une vingtaine de centimètres de la paroi, vous augmenterez à moindre frais l'impression de largeur dans le bac.
Une autre approche est d'installer ce décor à l'intérieur de la cuve, mais cela se fait au prix d'une diminution du volume net du bac. De plus, ceci ajoute une contrainte supplémentaire : ce décor ne doit absolument pas être toxique pour vous poissons, ni altérer la qualité de l'eau du bac. Plusieurs techniques de fabrication sont possibles : utiliser du ciment, de la mousse polyuréthane ou des blocs de polystyrène. Le ciment est lourd ce qui au moins l'avantage de garantir que le décor ne flottera pas, mais il faudra donc être sûr de sa stabilité, mais aussi de la solidité du support. De plus, il a plus que tendance à augmenter la dureté de l'eau. Il devra donc alors neutraliser à l'aide d'acides doux et le faire " tremper" longtemps pour garantir son innocuité.
Les deux matériaux sont eux très légers, trop légers : ils flottent. La solidité de leurs ancrages sur la parois est donc essentielle. Ne négligez pas la fameuse poussée d'Archimède, on a vu des décors se décoller en arrachant tous les renforts d'un bac conduisant ainsi à son éclatement La mousse polyuréthane est obtenue en mélangeant deux composants qui polymérisent ensembles multipliant par 50 leur volume initial, le bloc est ensuite sculpté, puis résiné et sablé. Les blocs de polystyrène sont eux travaillées à la flamme qui les creusent. Lorsque l'on fait son décor avec ces techniques, il est tentant d'y inclure des cavernes. Soyez prudent avec celles-ci, elles peuvent être des pièges pour des poissons dominés qui risquent d'y prendre des raclées parfois fatales ; Pensez aussi qu'il est bien difficile d'attraper un poisson, pour le soigner par exemple, s'il se cache dans une grotte. Evitez, les arêtes trop coupantes et choisissez plutôt des sables fins pour les inclure dans la résine, les poissons ne se blesseront pas.
Enfin, vous pouvez aussi acheter un décor tout fait, il en existe de magnifiques obtenus par moulage de parois rocheuses naturelles ou encore de vraies souches. Bien sûr vous pouvez vous lancer dans la fabrication de tels décors. Le principe est simple : on utilise une sorte de latex liquide que l'on étend sur la surface à imiter, puis après séchage et décollage, on coule dans le moule obtenu la matière qui constituera le décor final (ciment, mousse polyuréthane,) Enfin, on utilise des peintures dites alimentaires pour parachever le décor.
Celui-ci est constitué des éléments inertes que vous pourrez toujours ôter de l'aquarium : les pierres, les souches et bien sûr les constituants du sol. Les pierres doivent être posées directement sur le fond, en particulier lorsque celui-ci est en verre. En effet, un grain de sable intercalé entre la vitre est la pierre peut conduire à casser celle-ci ; De plus, poser directement sur le fond, on peut en empiler d'autres dessus avec une meilleure stabilité. Il faut éviter les pierres comportant des métaux lourds comme c'est souvent le cas avec les laves. Les pierres calcaires ne doivent être utiliser que pour les aquariums à eau dure. Une goutte d'acide chlorhydrique sur une pierre permet d'identifier si elle est calcaire ou pas (la pierre calcaire mousse sous l'action d'un acide).
Dans l'aménagement, éviter les culs-de-sac, certains poissons comme l'esturgeon ne savent pas faire de marche arrière.
Les souches sont des éléments de décoration importants. Hélas, il est difficile de pouvoir trouver par nous-même dans la nature des souches qui ne pourrissent pas dans nos bacs, certes celles-ci peuvent être traitées, mais la tâche est longue et pas toujours efficace. On peut aussi les résiner, mais ce n'est ni naturel, ni esthétique. Celles que l'on trouve le long des plages sont saturées de sels et ne sont donc utilisables qu'en eau dure après un long détrempage. Dans les bacs asiatiques, on utilise parfois des baguettes verticales en bambou, mais attention sans résinage celles-ci pourrissent lentement, mais sûrement : il faut prévoir de les changer régulièrement. Le bois peut relâcher des substances dans l'eau, modifiant du même coup le pH de manière dangereuse. Les racines relâchent souvent des tannins et autres acides humiques, adoucissant l'eau et abaissant le pH. L'eau peut également se colorer en une teinte jaune thé. La coloration est sans danger et peut être estompée en filtrant sur charbon actif.
Dans tous les cas, il faut avant d'introduire une souche dans l'aquarium la faire bouillir pour éliminer tout agent pathogène éventuel. Faire bouillir une souche peut aussi permettre l'élimination des tannins qui remonte de l'intérieur du morceau de bois vers l'extérieur, ceci peut donc prendre beaucoup de temps si le morceau est épais. Certains sont parfois surpris de voir que leur "souche ébouillantée jaunir l'eau plus qu'avant", ceci est évidemment du au fait qu'il reste encore dedans des tannins, mais, en plus, ils ont été " libères " par une ébullition trop courte.
Le sol n'est pas seulement un élément de décoration, il sera la première source de nourriture pour les plantes. (Voir la partie Sols) Il y a donc deux catégories de sol : les riches qui contiennent en dessous des mélanges terreux nutritifs pour les plantes recouverts par un sable et les pauvres qui ne contiennent de " terre " qu'aux pieds de certaines plantes. Dans tous les cas, leurs couches supérieures sont composées de sable. Il existe une grande variété de possibilités pour choisir ce sable : Les sables de quartz, les sables de Loire, les sables de corail, les Maërls, Certains sont sombres ce qui met en valeur la couleur des poissons, au contraire d'autres sont très blancs ce qui augmente la luminosité dans les bacs et qui, par réflexion, fournissent un éclairage supplémentaire aux plantes. Leurs granulométries sont aussi très variables : très fins, ils sont moins coupants ce qui protége les barbillons des poissons dits de fond, d'autres plus grossiers qui permettent une meilleure circulation de l'eau dans le sol, enfin d'autres très grossiers, ils offrent aux poissons fouisseurs comme de nombreux Gobies marins, la possibilité de construire des tunnels dans le sol, mais hélas, ils peuvent devenir de vrais pièges à sédiments. On peut être tenter de mélanger plusieurs types de sable, mais le sable de granulométrie la plus fine finira par disparaître au fond. Pourtant ceci est parfois conseillé pour les bacs récifaux pour offrir à plein d'animalcules " sous-terrains " un gîte idéal.
La végétation conditionnera l'esthétique de votre bac. Dans les aquariums dits hollandais, elle sera même l'attraction principale puisque ces bacs lui sont dédiés : très peu de poissons sont présents. Plusieurs critères conditionnent l'agencement des plantes : leurs tailles, leurs volumes, leurs couleurs, leurs besoins en lumière et leurs multiplications.
Les grandes plantes comme les Vallisneria et Crinum seront placées à l'arrière du bac contre les parois occultées et donc, les petites comme les Echinodorus tenellus et beaucoup de Cryptocorynes vers l'avant. Les grosses plantes comme Echinodorus major ou Aponogeton boivinianus seront placées vers l'arrière, mais pas contre les parois ou elles risqueraient de manquer d'espace en largeur, les fines devront être plantées en massifs.
On essayera d'alterner les colorations sans toute fois transformer sont bac en costumes d'arlequins. Certaines plantes demandent beaucoup de lumière (les " rouges " entre autres), il serait alors maladroit de les planter, par exemple au pied de votre massif de Vallisnerias dont les grandes feuilles s'étendront à la surface mettant à l'ombre celles du dessous. Certaines plantes (Myriophylum, par ex.) se multiplient uniquement de manière non sexuée, il faudra prévoir de les bouturer ; les Cryptocorynes et nombre d'autres s'étendent par rhizome et stolons. Elles peuvent rapidement coloniser un bac. Il faut donc prévoir de l'espace pour leur extension. Enfin, éviter de positionner les gros éléments importants du décor au milieu du bac, choisissez plutôt les tiers..
Le support
L'équipement